Version originale traduite
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Version française
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- PRÉAMBULE
- EXT — PLANÈTE — JOUR
Carter sort précipitamment du trou de ver, qui se ferme juste derrière elle. La planète est verdoyante ; de grands arbres entourent la Porte des étoiles. Elle retrouve O'Neill, Daniel et Teal'c qui font de la reconnaissance. Des vieux blocs de pierre taillée sont répandus tout autour.
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JACKSON
| Quelle pagaille !
| TEAL'C
| Ce temple a été détruit il y a longtemps.
| O'NEILL
| Bougeons-nous de là avant de rencontrer quelqu'un qui se souvient pourquoi.
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JACKSON
| Y'a eu de la bagarre !
| TEAL'C
| C'était certainement un ancien lieu de culte.
| O'NEILL
| Autant explorer les environs avant de tomber sur les hommes qui ont fait ça.
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O'Neill remet ses lunettes de soleil. L'équipe le suit et ils s'éloignent de la Porte des étoiles.
- EXT — PRAIRIE — JOUR
Depuis les jumelles, on peut observer une prairie.
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JACKSON
| Y'a aucun signe de vie humaine.
| TEAL'C
| Ce pourrait être une espèce de zone interdite.
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JACKSON
| Aucune trace de vie.
| TEAL'C
| C'est sûrement une zone abandonnée.
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On entend un bruit distant d'aboiement.
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CARTER
| Attendez, j’entends quelque chose. On dirait... des chiens.
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CARTER
| Attendez, j'entends du bruit. On dirait des... chiens.
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O'Neill regarde à nouveau au travers des jumelles. Le son des aboiement devient plus fort. Tout à coup, quelqu'un apparait, courant depuis une colline. Il regarde derrière lui. Les aboiement s'intensifient.
Il s'agit d'un adolescent, avec des cheveux longs et lisses, vêtu de manière exotique. Il hurle alors qu'il fuit ; quatre gros chiens apparaissent aussi, le pourchassant. Ils bondissent sur le garçon, attrapant ses vêtements.
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O'Neill lâche ses jumelles.
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O'NEILL
| C'est un gamin. Il va se faire dévorer. Faut intervenir !
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SG-1 se dirige vers le jeune garçon en fuite. Abu s'arrête, entouré par les chien. Les chiens commencent à bondir sur lui, tirant ses vêtements.
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ABU
| Non ! Au secours ! Non ! Aidez-moi ! Ahhhh !
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ABU
| Aïïïïeeee ! Ahhhhh ! Aïïïïeeee ! Lâchez-moi !
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Abu tombe sur ses genoux par la force des chiens qui le tirent.
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ABU
| Ahhhhh ! Ahhhhh ! Au secours !
| O'NEILL
| (s'agitant et tirant en l'air) Hé ! Fichez le camp !
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ABU
| Ahhhhh ! Ahhhhh ! Lâchez-moi !
| O'NEILL
| (s'agitant et tirant en l'air) Allez ! Fichez le camp ! Allez !
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Surpris, les chiens se retournent et s'enfuient. Abu se redresse et se tourne pour voir ses sauveteurs. Teal'c et Carter passent devant lui pour chasser les chiens. O'Neill et Jackson s'arrêtent devant lui.
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Abu semble confus.
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O'NEILL
| Ça... va ? Ça...
| ABU
| Oui, ça va. Grâce à vous. Mais pardonnez-moi. Je suis Abu des Shavadaï.
| JACKSON
| Shavadaï ?
| ABU
| Le peuple de la steppe.
| JACKSON
| Eh bien... Bonjour ! Je suis, euh... Daniel Jackson. Voici...
| O'NEILL
| Jack.
| JACKSON
| Jack.
| ABU
| Vous n'êtes pas... du peuple de la rivière.
| O'NEILL
| Euh, non.
| JACKSON
| Nous sommes... Nous sommes des voyageurs venant de très loin.
| ABU
| De la Mer d'Ogada ?
| O'NEILL
| (fait une pose, puis approuve) Cer... Certainement.
| ABU
| (sourit) Nous n'avons jamais rencontré quelqu'un d'aussi loin. Vous serez doublement bienvenus dans le camp de mon père.
| JACKSON
| (montre ses équipiers qui s'approchent derrière le garçon) Voici Teal'c, et voici le docteur Carter.
| TEAL'C
| Les chiens sont partis.
| CARTER
| Pour l'instant.
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O'NEILL
| Rien de cassé ? Vous... blessé ? Mordu ?
| ABU
| Non ! Ca va, je vais bien ! Heureusement que vous étiez là ! Mais je m’présente, Abu de la tribu Shavadaï !
| JACKSON
| Shavadaï ?
| ABU
| Le peuple de la steppe.
| JACKSON
| Eh bien... Bonjour ! Je m'appelle Daniel Jackson, et voici...
| O'NEILL
| Jack.
| JACKSON
| Jack.
| ABU
| Des étrangers ? Vous n'êtes pas le peuple des rivières ?
| O'NEILL
| Euh, non, euh...
| JACKSON
| Nous sommes des voyageurs. Notre pays est très loin d’ici.
| ABU
| Vers l’Océan d’Ogada ?
| O'NEILL
| (fait une pose, puis approuve) Euh... oui, par là, oui.
| ABU
| (sourit) Nous n’avons jamais rencontré des tribus aussi éloignées ! Mon père sera enchanté de vous recevoir dans son camp !
| JACKSON
| (montre ses équipiers qui s'approchent derrière le garçon) Voici Teal'c, et le capitaine Samantha Carter.
| TEAL'C
| Les chiens sont partis.
| CARTER
| Pour l'instant.
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Abu semble choqué lorsqu'il voit l'apparence de Carter. Il baisse sa tête et s'éloigne d'elle, se déplace et se cache à moitié derrière O'Neill.
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ABU
| C'est une femme ?
| O'NEILL
| Oh, ouais.
| CARTER
| Est-ce... Est-ce que j'ai quelque chose qui sort du nez, ou bien...
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ABU
| On dirait une femme.
| O'NEILL
| On dirait, oui.
| CARTER
| Qu’est-ce qu’il y a ? J’me suis mis de la boue sur le menton ou quoi ?
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Carter s'avance ; Abu ne la regarde pas. Jackson observe l'attitude d'Abu, puis se déplace pour se mettre devant Carter.
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JACKSON
| (à Carter) Il semble vraiment contrarié. Ce doit être une espèce de chose culturelle.
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JACKSON
| (à Carter) Il a l’air troublé. Je présume que c’est un problème de choc culturel. Demandez-lui !
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Carter est étonnée, puis se place devant Abu.
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ABU
| Non ! Je ne peux pas vous regarder !
| CARTER
| OK, maintenant je suis blessée.
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ABU
| Non ! Je n’dois pas vous regarder !
| CARTER
| Je vais finir par m’vexer.
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On entend un bruit de sabots, puis trois chevaux arrivent au sommet de la colline où Abu est apparu. Les trois portent des cavaliers. Abu lève les yeux.
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CAVALIER
| Shomo ! Abu !
| ABU
| (à O'Neill, avec désespoir) Vous devez la prendre. Vous devez la prendre et partir ! Allez !
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CAVALIER
| Yola, Abu !
| ABU
| (à O'Neill, avec désespoir) Il ne faut pas qu'ils la voient ! Emmenez la femme et partez ! Partez ! Allez-vous en !
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Jackson et Teal'c se tiennent aux côtés de Carter, d'Abu et O'Neill lorsque les cavaliers galopent vers eux. Abu accourt vers les nouveaux-venus pour les accueillir.
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ABU
| Raga ! Raga ! Ces personnes... elles sont de la Mer d'Ogada
| CAVALIER
| (incrédule) L'un d'entre eux est une femme ?
| ABU
| Oui.
| JACKSON
| (étonné) Colonel, je pense que ces personnes sont des Mongols.
| O'NEILL
| C'est une bonne nouvelle ?
| CARTER
| Daniel, dites-moi ce que j'ai mal fait pour que je règle ça.
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ABU
| Raga ! Paix mes frères ! Ce sont des amis ! Ils viennent de l'Océan d'Ogada !
| CAVALIER
| (incrédule) Il y a une femme parmi eux ?
| ABU
| Oui.
| JACKSON
| (étonné) Étonnant, ils ont vraiment le type mongols.
| O'NEILL
| Et c'est une bonne nouvelle ?
| CARTER
| Vous avez une idée de ce que j’ai pu faire de si offensant ?
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Le cavalier descend de cheval et s'approche de l'équipe. Abu se met en travers de lui, essayant de le retenir.
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ABU
| (plaidant) Non, Non... Non, laissez-les partir.
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ABU
| (plaidant) Non ! Non ! laissez-les partir !
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Jackson se dirige vers l'homme, regardant Carter.
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JACKSON
| Il a raison. Nous allons la prendre avec nous et partir.
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JACKSON
| On s'en va, d'accord ? On prend la femme et on s'en va !
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Le cavalier tire son épée, poussant Abu et Jackson de côté. Le deuxième cavalier tire aussi son épée tandis que le troisième prend son arc et arme une flèche en direction du groupe. Jackson, Teal'c, O'Neill et Carter se tiennent sur place, le regard sombre.
- FIN DU PREAMBULE
- GENERIQUE
- EXT — PRAIRIE — JOUR
Il semblerait que l'on arrive à une confrontation, jusqu'à ce qu'O'Neill dégaine son arme de poing et tire en l'air. Les chevaux sont effrayés, surpris par le son émis ; les cavaliers tentent par tous les moyens de maîtriser leur monture. O'Neill agite son arme, un sourire au coin des lèvres. Le premier cavalier pousse Abu, mais Teal'c a sa lance goa'uld alignée vers eux, O'Neill a son pistolet pointé dans leur direction et Carter les tient en joue avec un MP-5.
Un autre cheval portant un homme arrive au sommet de la colline.
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Le cheval galope alors vers le groupe. Alors qu'il s'approche, les cavaliers se tournent vers lui et baissent leurs armes. L'homme s'arrête entre les deux groupes. Abu s'approche de lui et tend sa main vers lui.
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MOUGHAL
| Mon fils. Comme tu ne revenais pas, j'ai craint que tu ne sois mort.
| ABU
| Je serais dans l'estomac des chiens à l'heure actuelle, s'ils n'avaient pas été là.
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MOUGHAL
| Mon fils... Comme tu ne revenais pas, je t'ai cru en danger.
| ABU
| Je m'serais fait manger par les chiens... s'ils ne m'avaient pas sauvé.
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Il pointe du doigt SG-1. Moughal regarde l'équipe ; ils baissent doucement les armes et la garde. Il regarde ses hommes en les désapprouvant.
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MOUGHAL
| Est-ce là une manière d'accueillir un étranger ?
| CAVALIER N°1
| Celui-là... (Il pointe Carter) ... est une femme.
| O'NEILL
| Quel sens de l'observation.
| ABU
| Père, ils viennent de la Mer d'Ogada ; ils ne connaissent pas nos voies.
| MOUGHAL
| (d'un air grave) La loi est la loi. (à O'Neill) Quelle sorte d'arme est-ce donc ?
| CARTER
| C'est une arme à feu. Elle tire comme votre arc tire une flèche.
| MOUGHAL
| (en colère) Elle parle, elle meurt ! Fils !
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MOUGHAL
| Est-ce là une manière d'accueillir un étranger ?
| CAVALIER N°1
| L'un d'entre eux... (Il pointe Carter) ... est une femme.
| O'NEILL
| Drôlement observateur.
| ABU
| Père, ils vivent par delà l'océan ! Ils ne connaissent pas nos règles.
| MOUGHAL
| (d'un air grave) La loi est universelle. (à O'Neill) Vos sarbacanes me paraissent bien lourdes.
| CARTER
| En fait, ce sont des armes à feu. Elles envoient des billes de plomb aussi vite que la lumière.
| MOUGHAL
| (en colère) Elle ose parler ! Qu’elle meure ! Tuez-la !
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Abu s'agrippe au cheval de son père, tenant sa main pour arrêter les guerriers.
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ABU
| Non ! Non ! Elle a sauvé ma vie.
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ABU
| Non ! Non, elle m'a sauvé des chiens !
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Moughal fixe Carter, qui elle-même le fixe aussi.
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MOUGHAL
| Une femme... a sauvé une vie ? La sienne ne peut pas être prise. Maintenant, vous êtes mes invités. Si vous voulez voyager dans ce pays, vous devez apprendre nos voies.
| CARTER
| (à ses coéquipiers) Je pense que devrions juste repartir tant que nous y sommes.
| JACKSON
| Si nous apprenons leurs coutumes tout ira bien. C'est une occasion incroyable d'étudier une culture ancienne de près.
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MOUGHAL
| Quand une femme... sauve la vie d'un homme,... on doit respecter la sienne. Étrangers, vous êtes les bienvenus chez moi. Mais si vous devez traverser nos terres, il vaut mieux que vous appreniez nos rituels.
| CARTER
| (à ses coéquipiers) En ce qui me concerne, je n’ai pas tellement envie de m’éterniser.
| JACKSON
| Il suffit d’apprendre leurs règles et il n’y aura plus rien à craindre. C’est quand même une occasion inespérée d’étudier une culture disparue.
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- EXT — VILLAGE DE MOUGHAL — JOUR
Des tentes colorés sont alignées dans une prairie. Des feux brûlent à côté des tentes. Des lamas broutent à côté du camp. SG-1 s'approche du village, marchant à côté des cavaliers. Abu marche avec eux.
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VILLAGEOIS (V/O)
| Ils reviennent ! Ils ont trouvé Abu !
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VILLAGEOIS (V/O)
| Ils sont revenus ! Ils ont trouvé Abu !
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Une femme soulève un voile de tente, porte les yeux sur Abu et sourit avec soulagement. Abu lui fait un signe du bras. Accrochant un voile sur son visage, de manière à ce que seuls les yeux soient visibles, elle sort de la tente et accourt vers le groupe qui approche.
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VILLAGEOIS
| Abu ! Abu ! Abu !
| ABU
| Mère !
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VILLAGEOIS
| Abu ! Abu ! Abu !
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La femme serre Abu dans ses bras. Plusieurs autres femmes sortent de derrière les rideaux, s'approchant des visiteurs avec curiosité. Les villageois sont fous de joie et rient de bon cœur. Une femme prend Carter et la dirige vers une grande tente. Jackson, Teal'c et O'Neill suivent.
- INT — TENTE DE MOUGHAL — JOUR
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JACKSON
| C'est incroyable. Euh, les Mongols qui se sont installés en Chine persique se sont adaptés aux coutumes locales. Mais il y avait une tribu, les Chagataï, qui ont conservé le mode de vie traditionnel des nomades de la steppe. Peut-être que ces Shavadaï sont leurs descendants. Je veux dire par là... euh... ce camp pourrait littéralement appartenir à Gengis Khan. C'est une démonstration vivante d'un mode de vie qui est éteint depuis... neuf cents ans.
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JACKSON
| C'est extraordinaire ! Les Mongols qui s’étaient implantés en Chine finirent par adopter les coutumes locales mais il y avait une tribu, les Chagataï, qui a continué à vivre selon le mode nomade ! Les Shavadaï pourraient bien être leurs descendants... D’ailleurs, ce camp correspond tellement à l’image que nous avons de leur façon de vivre que je m’attends presque à croiser Gengis Khan... Nous sommes revenus neuf cents ans en arrière.
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Moughal arrive et rentre dans la tente.
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MOUGHAL
| Ah ! S'ils vous plait, asseyez-vous.
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MOUGHAL
| Vous êtes là... Et bien, asseyez-vous...
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Il donne son couvre-chef à sa femme et sourit.
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MOUGHAL
| Maintenant, nous pouvons parler.
| CARTER
| Euh, bien, parc'que je... je ne comprend toujours pas ce qui est arrivé là-bas.
| MOUGHAL
| Au sein de notre peuple, c'est la mort pour une femme qui montre son visage en public.
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MOUGHAL
| Vous pouvez parler maintenant.
| CARTER
| Euh... c'est gentil. Surtout que je n'ait toujours pas compris quel mal j'ai fait.
| MOUGHAL
| Au sein de mon peuple, c'est la mort pour la femme qui montre son visage en public.
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Carter hausse les sourcils en désaccord.
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ABU
| Ou qui porte les habits d'un homme.
| MOUGHAL
| Les anciennes lois pèsent lourdement ; C'est bien que vous ayez sauvé Abu des chiens. Cela m'a donné un moyen d'empêcher votre mort.
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ABU
| Ou qui porte un habit d'homme.
| MOUGHAL
| Les vieilles valeurs sont profondément ancrées... C’est une chance que vous ayez protégé mon fils... Ça m’a donné un prétexte pour les empêcher de vous tuer.
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Moughal s'installe sur un fauteuil de chef de tribu. Abu s'installe au pied de son père.
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CARTER
| Euh, merci pour ça.
| MOUGHAL
| Bientôt, les anciennes lois... ahh... les anciennes voies n'auront plus de raison d'être. Le commerce remplacera un jour la guerre. Voici l'avenir. Nous avons les chevaux et les chameaux les plus forts et les plus rapides. La laine la plus fine...
| ABU
| (regardant son père et levant un doigt) Et des médecines. Des drogues d'une puissance sans pareille.
| O'NEILL
| Oh, nous avons quelques drogues sensass de notre cru.
| CARTER
| Et bien, euh... Colonel... Beaucoup de percées en médecine viennent des montagnes, et des... des jungles. Nous devrions vraiment voir ce qu'il a.
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CARTER
| Et bien... je vous remercie.
| MOUGHAL
| Un jour, toutes nos coutumes et nos vieilles croyances tomberont en désuétude. Le commerce remplacera la guerre. L’avenir sera une ère d’échange, nous avons déjà les chevaux les plus rapides, les laines les plus douces, les soies les plus fines...
| ABU
| (regardant son père et levant un doigt) Et la médecine... des potions d’une puissance redoutable.
| O'NEILL
| Oui, nous aussi on a pas mal de médicaments assez puissants.
| CARTER
| Vous savez, même chez nous un grand nombre de médicaments sont élaborés à base de plantes et de décoctions. Je pense qu’ils ont beaucoup de chose à nous apprendre.
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O'Neill acquiesce.
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ABU
| Je vais vous montrer. Suivez-moi.
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ABU
| Tout vient des montagnes. Suivez-moi.
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Carter commence à se lever pour suivre Abu mais les paroles de Moughal l'arrêtent net.
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MOUGHAL
| J'ai bien peur... que vous ne puissiez sortir tant que vous n'êtes pas proprement vêtue.
| CARTER
| (incrédule) Proprement vêtue ?
| JACKSON
| Euh, vous devriez probablement faire ce qu'ils veulent. Hum, les anthropologues le font tout le temps. Ils... s'habillent et vivent comme le peuple qu'ils étudient.
| CARTER
| Eh bien, je ne suis pas anthropologue.
| O'NEILL
| (souriant) Aujourd'hui vous en êtes une.
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MOUGHAL
| J'ai peur que vous ne puissiez sortir avant d’avoir passé une tenue mieux adaptée à votre condition.
| CARTER
| (incrédule) À ma condition ?
| JACKSON
| Il a raison. C’est une question de sécurité. Et... les anthropologues disent que c’est capital de s’habiller et de vivre comme les tribus qu’on étudie.
| CARTER
| Mais... je n'ai jamais été anthropologue, moi.
| O'NEILL
| (souriant) Maintenant vous l’êtes, ha, ha !
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O'Neill rit en se levant, tapotant Carter sur l'épaule. Carter fait la moue lorsqu'elle regarde son épaule.
Teal'c, O'Neill et Jackson sortent de la tente, suivant Abu. Carter suit l'une des femmes. Elle est amenée dans une arrière-cours formée par les dos de plusieurs tentes. Dedans, des femmes remplissent différentes tâches ménagères, leur visage découvert. Elles se lèvent pour entourer Carter, curieuse.
- EXT — VILLAGE — JOUR
Jackson, O'Neill et Teal'c regardent Abu parler. Un homme se trouve assis devant eux, le haut de son torse exposé. Il a une blessure en voie de guérison juste au dessous de son omoplate.
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ABU
| J'ai utilisé la médecine sur cette blessure causée par une flèche enflammée, lors d'un récent accrochage. L'épaule était sérieusement brûlée. À partir du moment où j'ai commencé le traitement, il n'y avait plus de douleur.
| JACKSON
| Ce pourrait être un anesthésique que nous n'avons jamais vu avant.
| O'NEILL
| Nous devrions en prendre un échantillon et l'analyser.
| JACKSON
| Ouais.
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ABU
| Nous avons des pommades contre la douleur. Par exemple, cet homme a reçu une flèche enflammée en pleine poitrine, il était gravement brulé mais dès l’instant où j’ai appliqué la pâte, la douleur a disparu.
| JACKSON
| Peut-être une plante analgésique inconnue chez nous.
| O'NEILL
| On devrait en prendre pour l’analyser.
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Jackson, Teal'c et O'Neill suivent Abu qui traverse le camp. Il les invite à rentrer dans une tente.
- INT — TENTE — JOUR
Ils s'arrêtent, regardant avec étonnement.
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CARTER
| Daniel, trouvez-moi un anthropologue qui s'habille de la sorte et je mangerai cette coiffe.
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CARTER
| Daniel, trouvez-moi un seul anthropologue habillé de cette manière et je vous jure que je mange ce voile.
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Les trois hommes regardent Carter, qui se tient debout devant eux, habillée d'une longue robe native bleue vif, portant une coiffe munie d'un voile de soie blanche sur le côté. Cette tenue ressemble plus à un habit pour des occasions spécial que d'une tenue de tous les jours. Jackson est bouche bée, O'Neill sourit. Teal'c regarde tout simplement... en semblant apprécier.
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ABU
| Vous êtes... la plus jolie femme que j'ai jamais vue.
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ABU
| Quelle pureté ! Je n’ai jamais rencontré de femme aussi belle. Vous êtes parfaite.
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Carter le regarde, sans voix. Abu commence à cligner des yeux, visiblement dans ses pensées. Il sort de la tente.
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CARTER
| Euh, je suppose que le gamin ne doit pas beaucoup sortir. Écoutez, euh... (elle prend le voile dans sa main) Je ne vais pas porter ce truc sur mon visage. Je m'en fiche de savoir la quantité de broderie que ça a. Et cette... robe, ou peu importe comme ça s'appelle. Je veux dire.. Je ne peux pas bouger. Je ne peux pas marcher...
| O'NEILL
| Je ne sais pas. (balançant sa tête, en souriant). Ça... ça marche assez bien pour moi. Je, euh...
| JACKSON
| C'est, c'est vous, c'est...
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CARTER
| C’est vrai qu’ici, ils n’ont pas de top model... Écoutez, (elle prend le voile dans sa main) il n'est pas question que je mette ce truc sur le visage et je me fiche que ce soit une soie brodée du XIVe siècle et cette... cette robe ou je ne sais pas comment ils appellent ça ici... C’est très lourd et je n’peux rien faire.
| O'NEILL
| Et pourtant plus je vous regarde et... (balançant sa tête, en souriant) je sais pas... j'ai l'impression de vous découvrir...
| JACKSON
| Oui, c’est étonnant. On dirait qu’elle a été faite sur mesure. C’est ravissant.
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O'Neill et Jackson s'échange des regards : dans le fond, Teal'c les observe tour à tour. O'Neill et Jackson se tournent vers Carter et parlent
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O'NEILL
| ...vous.
| JACKSON
| (avec un temps de retard) Définitivement vous.
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O'NEILL
| Vous êtes superbe.
| JACKSON
| (avec un temps de retard) Absolument superbe...
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Carter les fusille du regard. Elle met ses mains sur ses hanches et les fixe. O'Neill regarde Jackson et fait des ronds avec son doigt.
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JACKSON
| Euh, euh la bonne nouvelle, c'est... euh, vous aviez raison. L'une des plantes d'Abu semble marcher comme un... un... un anesthésique. Nous en ramenons chez nous pour euh, euh, l'analyser.
| O'NEILL
| Tout bien considéré... Samantha... si nous devions revenir ici, ce serait mieux si nous amenions une équipe entièrement masculine. Sans vouloir vous offenser.
| CARTER
| Eh bien, vu que vous allez faire la fête ce soir et que je dois rester dans cette... yourte qui pue le beurre de yack rance, y a pas de mal. Je vais juste avoir une bonne nuit de sommeil, et espérer avoir plus de chance la prochaine fois.
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JACKSON
| Euh... et vous aviez raison à propos de leur médecine. Abu nous a montré une sorte de crème à base de plantes analgésiques. On a pris des échantillons pour les analyser.
| O'NEILL
| Oui. Tous bien considéré... Samantha... si on doit revenir ici, il vaudrait peut-être mieux prendre une équipe uniquement composée d'hommes... sans vous offenser.
| CARTER
| Étant donné le fait que vous allez faire la fête la moitié de la nuit pendant que je serai coincée sous cette tente qui pue le beurre de yack, je ne m'estime pas vexée. J'en profiterai pour dormir en espérant tomber sur une tribu d'Amazones la prochaine fois.
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Les hommes la regardent, embarrassés, puis l'un l'autre. Il y a un son étrange à l'extérieur.
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O'NEILL
| (chuchotant à Jackson) Allons-y.
| JACKSON
| (approuvant) Ouais.
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O'NEILL
| (chuchotant à Jackson) Bon, on y va.
| JACKSON
| (approuvant) Ils nous attendent.
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Jackson met sa main sur ses lèvres, chuchotant les mots à Carter (NDT : uniquement dans la VO).
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Carter lève une main à moitié pour dire bonne nuit. O'Neill fait signe de sortir. Jackson et Teal'c sortent. O'Neill est sur le point de suivre, mais il s'arrête et se retourne en souriant.
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O'NEILL
| Ça va aller ?
| CARTER
| Vous doutez encore de moi ? Je n'ai plus peur du noir depuis que j'ai deux ans.
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O'NEILL
| Vous vous débrouillerez ?
| CARTER
| Vous doutez encore de moi ? Depuis l’âge de deux ans, je n’ai plus peur du noir mon colonel.
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O'Neill sourit, puis montre de sa main la robe.
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O'NEILL
| Vous êtes magnifique.
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O'NEILL
| Vous êtes superbe.
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Carter salue et O'Neill sort, toujours le sourire aux lèvre. Carter fronce les sourcils, regardant la tente.
- EXT — VILLAGE — NUIT
La fête bat son plein, avec des tambours et les hommes qui s'amusent. Les hommes sont assis ou debout autour d'un grand feu. Ils mangent et boivent au son de la musique.
- INT — YOURTE — NUIT
Carter est endormie dans sa yourte, portant la robe bleue. Une main apparait portant un couteau et se place sous sa gorge. Elle se réveille, tente de saisir son arme à côté du lit, mais l'un des attaquants la pousse loin d'elle.
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Carter se débat. Alors qu'un homme tient toujours le couteau sous la gorge, un autre ligote ses mains et place un bâillon dans sa bouche. Elle est emportée par quelqu'un en dehors de la tente.
- INT — YOURTE — MATIN
Jackson attend derrière le rideau d'entrée de la tente.
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JACKSON
| Docteur, nous sommes sur le point de partir.
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JACKSON
| Capitaine, vous êtes prête ? On y va...
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Jackson commence à entrer dans la tente, mettant sa main sur ses yeux.
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JACKSON
| Docteur, nous sommes sur le point de...
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JACKSON
| Je peux entrer ? J’espère que vous êtes...
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Jackson remarque que Carter n'est plus là, et voit la pagaille résultant de la lutte. L'arme de Carter est toujours là, même si elle n'est plus là.
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- EXT — FORÊT — JOUR
Carter est assise sur une grosse pierre, les mains liées. Abu retire le voile masquant son visage, ôte le foulard de sur sa bouche afin que Carter puisse cracher son bâillon, ce qu'elle fait.
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CARTER
| Tu ferais mieux de me tuer maintenant, parce que je vais parler.
| ABU
| Tenez. Vous pouvez manger et boire.
| CARTER
| Bon sang, qu'est-ce qui te prend par la tête ?
| ABU
| Il y a quelque chose que je veux... plus encore que la vie. Jusqu'à hier, je pensais que c'était impossible. Et puis je vous ai vue, habillé comme ça. Et j'ai su... (ravi) votre beauté va pouvoir me l'acheter.
| CARTER
| Que veux-tu dire par « acheter » ?
| ABU
| Je vais vous vendre.
| CARTER
| (choquée) Tu... tu ne peux pas faire ça.
| ABU
| (déterminé) Je peux.
| CARTER
| Je suis un être humain, pas une propriété.
| ABU
| Là où nous allons, les hommes ne sont pas aussi tolérants que mon père. (agite son index vers Carter) Soyez avertie.
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CARTER
| Tuez-moi dès maintenant parce que je n'me laisserai pas faire.
| ABU
| Tenez, j'ai pris des provisions.
| CARTER
| C'est quoi cette fois ? Un sacrifice rituel ?
| ABU
| Il y a une chose à laquelle je tiens plus, qu’à la vie elle-même... et jusqu'à hier, je n’pensais pas pouvoir l’obtenir... mais quand je vous ai vue, dans cette tenue, j’ai compris que c’était l’occasion. Votre beauté pourra peut-être la monnayer.
| CARTER
| Comment ça la monnayer ?
| ABU
| Je vais vous vendre.
| CARTER
| (choquée) Vous n'avez pas le droit !
| ABU
| (déterminé) Si je l'ai.
| CARTER
| Je suis un être humain, par une marchandise !
| ABU
| Dans le village où on va, les hommes sont moins tolérants que mon père. (agite son index vers Carter) Apprenez à vous taire.
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Carter le fixe des yeux, rongeant son frein.
- INT — YOURTE — JOUR
Jackson est assis dans la tente de Carter, vérifiant l'arme de poing de Carter toujours clipsée dans le holster de sa veste. Il semble inquiet. O'Neill entre.
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O'NEILL
| Toujours rien ?
| JACKSON
| Non, personne ne l'a vue depuis la nuit dernière.
| O'NEILL
| D'accord, trouve Teal'c, je veux tout le monde équipé et prêt à partir dans quinze minutes.
| JACKSON
| Bien... OK, laisse-moi d'abord parler à Moughal, ce doit être une autre malentendu — des différences culturelles.
| O'NEILL
| Au diable la culture ; un membre de mon équipe a été neutralisé. C'est un acte hostile.
| JACKSON
| Comment se fait-il que tu envisages toujours le pire des scénarios ?
| O'NEILL
| Je m'entraine.
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O'NEILL
| Quelque chose ?
| JACKSON
| Non, personne ne l'a vue depuis hier soir.
| O'NEILL
| Bon, prévenez Teal'c. Je veux tout le monde sur le pied de guerre et prêt à organiser une battue dans quinze minutes.
| JACKSON
| Non, attendez ! Laissez-moi d'abord en parler au chef. Il s'agit peut-être d'un malentendu. Encore une différence culturelle.
| O'NEILL
| Je me fiche de leurs coutumes ! Un membre de mon équipe s'est fait enlever. Pour moi, c'est une prise d'otages.
| JACKSON
| Comment ça se fait que chaque fois, vous imaginiez la pire des situations ?
| O'NEILL
| L'expérience.
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Teal'c entre, suivi de Moughal.
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TEAL'C
| J'ai trouvé des empreintes fraiches de sabots menant en dehors du camp.
| O'NEILL
| C'est génial.
| TEAL'C
| Le cheval devrait être identifiable. L'un des sabots était écarté.
| MOUGHAL
| Le cheval appartient à mon fils. Lui aussi n'est plus là.
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TEAL'C
| J'ai trouvé des traces de sabots à l'entrée du bois.
| O'NEILL
| Ah bah comme ça, on est fixé.
| TEAL'C
| Les chevaux ne seront pas durs à repérer. L'un des deux a un sabot fendu.
| MOUGHAL
| Ce cheval appartient à mon fils Abu qui a lui aussi disparu.
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Teal'c, O'Neill et Jackson fixent Moughal.
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O'NEILL
| OK, Papa, que se passe-t-il ici ?
| MOUGHAL
| (mal à l'aise) Je suis aussi ignorant que vous.
| O'NEILL
| Je n'en suis pas si sûr. Maintenant, il a pris le capitaine Carter. Je veux savoir pourquoi.
| MOUGHAL
| (soupirant) Parmi les Shavadaï, les femmes ont une grande valeur pour le commerce. Les femmes étrangères par dessus tout.
| O'NEILL
| (à Teal'c) Peux-tu m'aider à les pister ?
| TEAL'C
| Maintenant que je sais ce que je cherche, je le crois.
| JACKSON
| (à Moughal) Si Abu la rend dans la paix, personne ne sera blessé. (à O'Neill) N'est-ce pas ?
| O'NEILL
| Nous ferons de notre mieux.
| MOUGHAL
| Je vais vous donner des chevaux et vous guider moi-même. Mon fils m'a trahi autant qu'il vous a trahi.
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O'NEILL
| Et pourquoi, Chef ? Qu'est-ce qu'il compte faire d'elle ?
| MOUGHAL
| (mal à l'aise) Alors ça, je n'en ai pas la moindre idée. Je suis comme vous, j'aimerais...
| O'NEILL
| Je n'vous crois pas. Il a forcément une bonne raison, alors je veux savoir pourquoi.
| MOUGHAL
| Dans les peuplades de la steppe, les femmes sont les meilleures monnaies d'échange. Surtout les étrangères, elles ont beaucoup de valeur.
| O'NEILL
| (à Teal'c) Vous pourrez les retrouver ?
| TEAL'C
| Maintenant que je sais où les chercher, je pense que oui.
| JACKSON
| (à Moughal) On veut seulement récupérer le capitaine. Il n'y aura pas de blessé. (à O'Neill) N'est-ce pas ?
| O'NEILL
| On fera c'qu'on pourra.
| MOUGHAL
| Je fais seller des chevaux et je vous accompagne dans la forêt... Mon fils m'a trahi autant que vous.
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Moughal sort de la tente. Les membre de SG-1 s'échangent des regards sombres, puis le suivent.
- EXT — FORÊT — JOUR
Carter est attachée à un cheval, qui est guidé par Abu lui aussi à cheval. Ils approchent d'un autre village. Ce village n'est pas aussi haut en couleurs que le camp d'Abu. Les villageois sont habillés différemment, les animaux ruminant autour des tentes sont des bovins. La robe bleue de Carter fait presque tache parmi les couleurs grises et brunes. Abu se dirige vers le centre du village. Les hommes présents les fixent du regard. Les femmes de ce village sont couvertes de voiles noirs par dessus leurs robes.
Abu descend de cheval alors qu'un homme de haute stature sort de l'une des tentes. L'homme sort un couteau, mais Abu s'approche malgré tout de lui, la tête haute.
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ABU
| Turghan désirerait peut-être m'offrir la bienvenue. Je suis venu pour faire du commerce.
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ABU
| Tu peux ranger ton arme. Je viens en paix. J'aimerais faire un échange.
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Abu se tourne pour regarder Carter. Turghan regarde aussi.
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TURGHAN
| (ricanant) Alors viens, Shavadaï.
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TURGHAN
| (ricanant) Alors suis-moi, Shavadaï.
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